Les amants borgnes 

Petit poème sans prétention ni format à l’usage de ceux qui, sans être borgnes ni même aveugles n’y voient pas plus clair que cela.

Sa folle crinière au vent
Attachait de bon cœur
Les mains charnues et fières
De ses tendres amants

Ceux-ci pour s’en défaire
Emmêlaient fort la blonde
À faire capituler
Cent peignes à la ronde

– Tu as un peigne ? – Non !
– Ou alors… un crayon ?
– Oui, sur le lavabo.
Elle contint le chaos.

« Rien qu’un dernier baiser ! »,
S’écrie dans un soupir
L’amant qu’elle doit fuir
Pour un plus régulier.

Dans un élan fougueux
Et en lieu de baiser
Il se crève les yeux
de son crayon taillé.

Amants, craignez vos mains
Qui par trop de passion
Emmêlent leur beau crin :
Se vengent vos crayons !


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